By Alexander Dalziel
August 19, 2025
Executive Summary | Sommaire (le français suit)
In May 2025, Chinese President Xi Jinping made his eleventh trip to Russia to meet Vladimir Putin. The Russian president himself has been to China some 20 times. But not all the action is at the top level. On one special dimension of the Russia–China relationship – one that has many implications for Canada and its allies – regional governors in the Russian Arctic are tying these two powers closer together.
The governors make every effort on social media to show Putin that they are implementing his Arctic and China agendas, creatively and energetically – and within the bounds set in Moscow. Their posts are something of an executive accountability measure. They are also marketing the closer association between the two countries to Russia’s Arctic populace, to showcase the purported wisdom of the president’s leadership and the supposed benefits of greater ties with China.
To that end, the governors show themselves rolling out signature policies with regions in China. Those policies include the development of the Northern Sea Route – the Arctic maritime transport route that can connect the Russian north to China and beyond –and the strengthening of trade and people-to-people ties between their regions and counterparts in China. They claim Western sanctions are failing. They point to the practical goods – car parts, consumer tech, home appliances, and so on – that are entering Russia from China through the Arctic ports, showing how partnership with China is making the lives of everyday Russians easier. They extol the roles that federal policies and agencies are playing in supporting trade. And they present a popular image of China as a partner in a time of need, a “friendly” country with peoples and regions connected to Russia by culture, sport, education, and science.
All these actions illustrate that Russia is open for Chinese business in the Arctic. While Russia remains reluctant to co-operate militarily with China in the region, civilian and economic co-operation, under the guiding hand and eye of the Russian state, is being encouraged. When the governors talk a good line on social media, it is a way to concentrate everyday Russian minds on the benefits of the relationship and its positive potential without getting into thorny strategic preoccupations like Russian subordination to China in the relationship or maintaining Russia’s primacy over Beijing’s in Arctic decision-making.
But there can be no doubt that the Arctic Zone governors are advancing strategic priorities – and that interregional relations are a pathway for greater Chinese influence and presence in Russia’s Arctic.
The implications don’t end there. The governors are also building momentum for the Kremlin’s priority of developing Russia as the preeminent Arctic leader. Russia is trying to draw in countries beyond China in the expanding “BRICS” group of countries interested in the Arctic, of which China is only one (albeit a very important) part. Brick by BRICS, the governors’ actions are helping embed Russia’s Arctic in a non-European, non-US-centric network of nations – in part to convey the idea that Russia is not overly reliant on China and in part to build up leverage to manage Beijing. In doing so, the governors are weaving the Arctic into the fabric of Russia’s broader international relations. There may be barriers to Russian–Chinese relations in the Arctic, but the social media activities of its Arctic Zone governors show that Russia is deploying a wide scope of initiatives designed to enable the relationship, not hinder it.
In short, Russia is running a full-court press to encourage China to become involved in the economic development of the Arctic, but in a manner that maintains Russia’s control. Moreover, Russia is using the region as part of its brand – an authoritarian brand with a highly selective respect for the security of other states and for the interests of its own people.
Russia’s goals and activities in its Arctic demand that Canada, the United States, and the Nordic countries reinvigorate their own international engagement in their Arctic regions by promoting policies that are centred on economic development, science, Indigenous governance, and education. Democratic Arctic countries must showcase their evolving efforts to ensure that Indigenous communities have a greater say in decisionmaking – all with the goal of improving the recognition of their right for self-determination. Such actions will prove a counterpoint to Russia’s centralized authoritarian option – and a surer bet for long-term, sustainable partnerships in this unique region of the world.
En mai 2025, le président chinois Xi Jinping a effectué son onzième voyage en Russie pour y rencontrer Vladimir Poutine. Le président russe s’est lui-même rendu en Chine une vingtaine de fois. Néanmoins, l’action ne s’est pas déroulée qu’au sommet. Un aspect particulier de la relation russo-chinoise – celui aux nombreuses conséquences pour le Canada et ses alliés – a trait au rôle joué par les gouverneurs régionaux de l’Arctique russe pour resserrer les liens entre les deux puissances.
Sur les réseaux sociaux, les gouverneurs s’efforcent de démontrer à Poutine qu’ils consacrent toute leur énergie à mettre en œuvre ses programmes pour l’Arctique et la Chine de manière inventive et dynamique – et dans les limites fixées par Moscou. Leurs messages constituent une sorte de reddition de compte exécutive. Ils s’adressent également à la collectivité arctique russe pour faire l’éloge de l’étroite collaboration entre les deux pays, illustrant ainsi la prétendue sagesse de la conduite du président et les bénéfices présumés d’un approfondissement des liens avec la Chine.
À cette fin, les gouverneurs se voient exhiber les politiques de marque poursuivies avec les régions chinoises, politiques qui englobent le développement de la Voie maritime arctique – la route maritime de l’océan Arctique qui peut relier le Nord russe à la Chine et même au-delà – et le renforcement du commerce et du dialogue entre leurs régions et les partenaires chinois. Ils prétendent que les sanctions occidentales sont inefficaces. Ils insistent sur les produits utilitaires importés en Russie depuis la Chine via les ports arctiques – pièces automobiles, technologies grand public, appareils ménagers et ainsi de suite – pour démontrer les bienfaits du partenariat avec la Chine sur le quotidien des Russes. Ils saluent le rôle des politiques et des agences fédérales dans l’appui au commerce. Enfin, ils dépeignent la Chine comme un bon partenaire en temps de besoin, un pays « ami » dont les populations et les territoires sont liés à la Russie par le biais de la culture, du sport, de l’éducation et de la science.
Toutes ces actions indiquent que la Russie se montre réceptive aux initiatives commerciales de la Chine en Arctique. Alors que la Russie hésite à collaborer militairement avec la Chine dans cette région, elle encourage, par contre, une coopération civile et économique, guidée et supervisée par l’État. Lorsque les gouverneurs prononcent de belles paroles sur les réseaux sociaux, ils le font de manière à focaliser l’attention des Russes sur les bénéfices de la relation et sur son potentiel positif, et à mettre en sourdine certains enjeux stratégiques délicats comme les rapports de subordination à la Chine ou le maintien de la prééminence russe sur Pékin en matière de décision sur l’Arctique.
Il est indéniable que les gouverneurs de la zone arctique s’emploient à promouvoir des objectifs stratégiques – et que les relations interrégionales présentent une voie possible pour une présence et une influence accrue de la Chine dans l’Arctique russe.
Les répercussions ne s’arrêtent pas là. Les gouverneurs donnent aussi une impulsion à l’objectif prioritaire du Kremlin qui vise à faire de la Russie la principale puissance de l’Arctique. Concrètement, la Russie souhaite attirer d’autres pays que la Chine dans le groupe élargi des pays membres du « BRICS » intéressés par l’Arctique, la Chine (bien que très influente) n’en étant qu’un membre. Brique par BRICS, les gouverneurs contribuent au processus d’enchâssement de l’Arctique russe dans un réseau de nations hors des axes européen et américain – en partie pour transmettre l’idée que la Russie ne dépend pas trop de la Chine, mais aussi pour disposer d’un levier en vue de gérer Pékin. En procédant de la sorte, les gouverneurs se trouvent à intégrer l’Arctique dans la vaste toile des relations internationales de la Russie. Les relations russo-chinoises pourraient se heurter à des barrières dans l’Arctique, mais la Russie entreprend de multiples démarches pour les faciliter plutôt que de les entraver, comme l’indiquent les discussions des gouverneurs sur les réseaux sociaux.
En bref, la Russie déploie de grands moyens pour inciter la Chine à participer au développement économique de l’Arctique, mais d’une manière qui préserve le contrôle russe. La Russie courtise en outre d’autres partenaires non régionaux pour qu’ils l’aident en la matière, utilisant l’Arctique comme un aspect de sa marque – une marque qualifiée d’autoritaire, associée à un respect très sélectif de la sécurité des autres États et des intérêts de son propre peuple.
Les aspirations et les initiatives de la Russie dans son Arctique exigent que le Canada, les États-Unis et les pays nordiques intensifient leur propre engagement international dans le leur en favorisant les politiques centrées sur le développement économique, la science, la gouvernance autochtone et l’éducation. Les pays de l’Arctique démocratique doivent faire voir leurs efforts constants pour garantir une plus grande participation des collectivités autochtones dans le processus décisionnel, dans l’optique d’accroître la reconnaissance de leur droit à l’autodétermination. Ces actions serviront de contrepoids à la stratégie autoritaire et centralisée de la Russie – une option fiable pour établir des partenariats durables à long terme dans cette partie singulière du monde.




