By Andrew MacDougall
July 31, 2025
Executive Summary | Sommaire (le français suit)
The debate about the future of Canada’s news industry is burying the lede. By focusing on questions of newsroom solvency, legislators and regulators are missing the broader picture: the rise of the so-called “attention economy” and its pernicious effects on democracy, including the fourth estate, one of its pillars.
This new economy no longer revolves around traditional goods and services, but around human attention – an increasingly scarce and valuable commodity. A new set of business models seeks to capture and retain attention through addictive features, which Big Tech platforms monetize via advertising, data collection, and behavioural targeting. The major platforms of the attention economy – including social media, video sharing, and messaging services like Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), X, TikTok, YouTube (Google), Snapchat, Telegram, and Twitch, among others – are creating an information economy that is hostile to quality civic journalism. In a world where anyone can create and share huge volumes of content free of charge – real or fake, relevant or not – high-quality, fact-based journalism cannot survive. Reforming and revitalizing Canada’s legitimate news industry is virtually impossible without first dismantling the attention economy.
The dominance of Big Tech platforms has severely damaged traditional news organizations, which have shuttered hundreds of outlets and slashed thousands of journalism jobs. However, the harms of the attention economy are far more widespread:
• Social media is driving cognitive overload, addiction, and worsening mental health – especially among children and young women – with rising rates of depression, reduced attention spans, and constant digital distraction.
• Authoritarian regimes are exploiting the “Wild West” social media landscape to spread mis- and disinformation through apps like TikTok, Signal, and WeChat.
Canada should launch a Royal Commission to investigate the attention economy and the Big Tech platforms that profit from it. This would provide legislators and regulators with up-to-date research and information regarding the attention economy and the harms it enables. It is vital that governments base their policy responses on accurate information, not the sensationalism generated by the attention economy. Fixes should target the ad-based business models and design features that commodify attention, not the sheer volume of content these platforms produce. Lessons from the regulatory fight against Big Tobacco should inform the path forward.
In a perfect world, Big Tech platforms in the attention economy would charge users directly. This would allow governments to apply “sin” taxes and other deterrents to reduce their reach and mitigate harm. Unfortunately, most platforms offer free services, and instead earn billions by selling access to their users to advertisers.
Instead of introducing broad-based taxation measures targeting platform revenue, legislators and regulators should:
• Target addictive features like infinite scroll, autoplay, and variable rewards that keep users hooked.
• Require platforms to verify users and assume publisher responsibilities when boosting or promoting content.
• Ban smartphones in schools and adopt laws based on effective models from the US, UK, and Australia.
• Design an engagement-based tax, with clear thresholds tied to daily usage and average clicks or swipes per user.
• Increase funding for Canada’s competition authorities and pursue more cases against Big Tech under new “abuse of dominance” provisions in competition law.
• Encourage mandatory interoperability and promote middleware to introduce competition between the platforms.
These changes would not significantly impair the freedoms of speech and expression that are essential to a vibrant, democratic society. But they would curb Big Tech’s unchecked power. For traditional news organizations, battered by the attention economy, these suggested measures would not be a panacea. But they would offer a fairer playing field for media that still practice fact-based journalism, free from bias and misinformation.
The mass harvesting of human attention for the profit of a few wealthy platforms is socially corrosive. It must end.
Le débat sur l’avenir de la presse canadienne néglige l’essentiel. L’accent mis par les législateurs et les régulateurs sur la viabilité financière des salles de rédaction les amène à exclure une partie du tableau : la montée de ce qu’on appelle l’« économie de l’attention », ainsi que ses effets pernicieux sur la démocratie, y compris l’un de ses piliers, le quatrième pouvoir.
Dans cette nouvelle économie, la ressource centrale évolue des biens et services traditionnels vers l’attention humaine, une marchandise devenue rare et précieuse. Un nouveau modèle commercial vise à retenir l’attention avec des fonctionnalités addictives monnayées par les géants du numérique via la publicité, la collecte de données et le ciblage comportemental. Les plateformes numériques – médias sociaux, partage de vidéos et services de messagerie comme Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), X, TikTok, YouTube (Google), Snapchat, Telegram et Twitch, entre autres – créent une économie de l’information hostile au journalisme engagé et accompli. Dans un univers où chacun peut produire et diffuser librement beaucoup de contenu – vrai ou faux, important ou non – le journalisme sérieux et factuel ne peut pas survivre. Reconstruire l’information authentique nécessite de déconstruire d’abord l’économie de l’attention.
Les grandes plateformes numériques ont nui aux médias traditionnels, entraînant la fermeture de centaines de canaux et la perte de milliers d’emplois journalistiques. Cependant, les effets néfastes de l’économie de l’attention sont plus vastes :
• Les médias sociaux entraînent une surcharge cognitive, provoquent une dépendance et nuisent à la santé mentale – en particulier chez les enfants et les jeunes femmes : taux de dépression en hausse, réduction des durées d’attention et multiplication des distractions numériques.
• Les régimes autoritaires exploitent l’espace « Far West » des médias sociaux pour propager de fausses informations via les applications comme TikTok, Signal et WeChat.
Le Canada devrait envisager une commission royale d’enquête sur l’économie de l’attention et les géants du numérique. Les législateurs et les régulateurs disposeraient ainsi de recherches et d’informations à jour sur les préjudices en résultant. En effet, les gouvernements doivent s’appuyer sur des données précises, pas sur le sensationnalisme dans lequel verse l’économie de l’attention. Les changements doivent cibler les modèles publicitaires de revenus et les caractéristiques de conception qui transforment l’attention en marchandise, plutôt que la quantité de contenu produite par les plateformes. Les enseignements tirés de la régulation des multinationales du tabac doivent inspirer les étapes à venir.
Dans un monde idéal, les géants du numérique factureraient l’utilisation de leurs services. Cela aiderait les gouvernements à taxer le « péché » et à mettre en place d’autres mesures dissuasives pour réduire les dommages. Malheureusement, la plupart des plateformes sont gratuites et génèrent des milliards de dollars en vendant aux publicitaires l’accès à leurs clients ou, comme on préfère les nommer, leurs « utilisateurs ».
Au lieu d’imposer les revenus de façon générale, les législateurs et les régulateurs doivent :
• Cibler les fonctionnalités addictives comme le flux infini de contenu, l’exécution automatique et le système de récompenses pour fidéliser les utilisateurs.
• Demander aux plateformes de vérifier l’identité des utilisateurs et d’assumer la responsabilité du contenu qu’elles soutiennent ou promeuvent.
• Interdire les téléphones en classe et adopter des lois basées sur les modèles en vigueur aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie.
• Créer une taxe liée à l’assiduité avec des limites précises sur l’utilisation quotidienne et le nombre moyen de clics ou de balayages par l’utilisateur.
• Augmenter le financement des autorités canadiennes de la concurrence et intenter davantage de poursuites contre les géants du numérique en vertu des nouvelles dispositions du droit de la concurrence relatives à l’« abus de position dominante ».
• Promouvoir l’interopérabilité obligatoire et les intergiciels afin d’instaurer une concurrence entre les plateformes.
Ces changements ne porteraient pas véritablement atteinte aux libertés de parole et d’expression, cruciales pour une société dynamique et démocratique. Néanmoins, ils limiteraient le pouvoir incontrôlé des géants du numérique. Bien que les mesures proposées ne puissent venir à bout de tous les problèmes des médias traditionnels fragilisés par l’économie de l’attention, elles sont à même d’améliorer la concurrence pour les médias pratiquant encore un journalisme factuel et impartial.
L’exploitation massive de l’attention humaine au profit de quelques plateformes prospères est destructrice et socialement corrosive. Il faut y mettre un terme.




